L'amour est-il une maladie ?
Aujourd’hui, je
suis tombée amoureuse. C'est la première fois que cela m'arrive, après plus de vingt-cinq années d'existence.
Pourtant, je pensais déjà avoir connu ce sentiment, mais cela devait être plutôt de l’admiration ou tout simplement un coup de foudre passager. J’ai longtemps eu une sensation d'indifférence envers le genre masculin, une sorte d'aversion pour le romantisme, trouvant tout cela complètement futile. Le sentiment amour eux était donc une chose que je ne connaissais qu’à travers les livres et les films. J’étais incapable de ressentir ce qu’éprouvaient les héroïnes de ces œuvres.
J’ai honte de ce
sentiment. Etrangement, pour moi l’amour est un signe de faiblesse. La première
fois que je me suis rendue compte de ce sentiment, c’était la semaine dernière :
un matin, rien qu’en le voyant, j’ai eu comme un choc électrique. Mon ventre me démangeait, comme si des centaines de papillons y battaient des ailes pour en sortir. Les autres symptômes suivants m'ont mis la puce à l'oreille quant à ce mal étrange qui m'attaquait : le manque d’appétit, le regard
dans le vague, et mon incapacité à structurer mes pensées. J’ai peur que cela ne se remarque car mes joues rougissent un peu dès qu'il n'est pas très loin... J'avais dit à des amies quelques semaines auparavant que je
n’avais jamais vraiment connu ce sentiment, et que mon cœur n'était qu'une pierre : ma fierté en a pris un coup. Moi, amoureuse ?
Je suis perdue.
Perdue, parce que j’ai peur de ce sentiment. Perdue, parce que c’est la première fois que cela m’arrive. Il obsède mes pensées. Mon cœur bat la
chamade lorsqu’il est tout près, mais j’évite de croiser son regard, par pure timidité. Je me dis que j’arriverai finalement à l’oublier un jour ou l’autre,
car plutôt mourir que d’avouer mes sentiments. Je préfère souffrir en silence. Même si à chaque fois que je le vois, j'ai l'impression de recevoir une flèche qui me touche en plein cœur. Littéralement.
Je ne veux pas de
ces sentiments. Je veux redevenir comme avant, le considérer comme un simple collègue de travail. Je veux guérir de cette maladie nommée "amour" et qui commence à me ronger de l'intérieur...